Identité communautaire (3)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 mars 2013

Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes gérées par la Fondation Rothschild ne se considèrent pas comme des EHPAD confessionnels et encore moins communautaires, « du moins pas dans le sens polémique que peut générer cette définition », écrit Nadi Garadji. Pour Gérard Uzan, président du CASIM (comité d’action sociale israélite de Marseille), « Il faut tenir compte de l’identité culturelle, cultuelle des résidents car, avec l’avancée en âge, il y a résurgence de leur passé, de leur histoire de vie. L’identité, c’est ce qui fait vivre la personne ; la citoyenneté, c’est ce qui fait vivre la collectivité. Les personnes âgées de la communauté juive viennent vers nous car la nourriture est cachère et qu’il y a un respect des fêtes religieuses. Celles qui sont non juives sont intéressées par notre institution car elles savent que les personnes âgées sont très respectées dans la communauté juive. Cela constitue un élément de leur choix. 20% des résidents de nos établissements n’ont aucun lien avec la culture juive ». L’établissement propose un accompagnement spécifique pour les personnes âgées victimes de la Shoah : « le vieillissement, la perte d’autonomie réactivent les anciens traumatismes. Il faut former les professionnels à l’écoute à la prise en charge, à l’accompagnement, à ce travail d’histoire. Nous avons mis en place une supervision du personnel, car l’histoire personnelle des résidents peut impacter sur l’histoire familiale d’un membre du personnel. Les subventions de la Fondation pour la mémoire de la Shoah nous ont permis de financer trois postes qui sont consacrés à ce programme-là », explique Gérard Uzan. Par ailleurs, il souligne que le caractère communautaire de certaines structures « pose parfois problème avec les autorités de tutelle » : « lorsqu’il y a des appels à projets, le « i » pour « israélite » de l’Institut CASIM freine l’agence régionale de santé (ARS), c’est une vraie difficulté. Nous en avions fait part à Roselyne Bachelot. La ministre des Solidarités et de la cohésion sociale avait reconnu que le Secours catholique ou l’Entente protestante avaient les mêmes difficultés. La laïcité est devenue une religion. Les ARS font parfois preuve d’un surmoi laïc », critique-t-il.

Le Mensuel des maisons de retraite, mars 2013.