Conduire sa voiture : le point de vue d’une personne malade (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
James McKillop, expert au sein du réseau européen d’éthique de la démence (EDEN), explique les questions relatives à la conduite automobile du point de vue des personnes malades. « Mon psychiatre m’a conseillé d’arrêter de conduire. Mais après avoir apprivoisé ma maladie et pris mes médicaments, je me suis senti capable de le faire. Je sais maintenant que j’avais tort. J’ai persisté et j’ai obtenu un permis de trois ans, qui m’a permis de continuer à conduire. Mais j’ai arrêté les parcours trop longs : comme de nombreuses personnes atteintes de démence, je n’arrive plus à me concentrer quand je suis fatigué, ou quand la journée avance ». Pourtant, un soir de Noël, se rappelle-t-il, les autorités m’ont annoncé qu’on allait me retirer mon permis. Quel cadeau ! On m’a dit que je pouvais faire appel de cette décision. Ma femme, qui était responsable des finances, a refusé de me donner de l’argent pour que je fasse appel. J’ai estimé que cette décision allait à l’encontre de mes droits, et que je devais au moins passer un autre test de conduite. Plus tard, j’ai appris que c’était mon médecin généraliste qui était à l’origine du rapport qui m’a exclu (the report which barred me). L’ironie de l’histoire veut que mon médecin ne m’a jamais parlé du diagnostic de démence. Ma femme ne se rendait pas compte que je conduisais de façon sûre, et ne connaissait rien de mes capacités ».
Alzheimer Europe. The ethical Issues linked to restrictions of freedom of people with dementia. 2012. Luxembourg : Alzheimer Europe. 164 p. ISBN978-2-9599755-6-1.