Éthique et vieillissement : de quoi parle-t-on ? (1)

« Pour les professionnels de la santé et de l’accompagnement des personnes fragiles ou vulnérables, l’éthique est aujourd’hui une manière de réfléchir aux liens avec les personnes, aux soins prodigués (tant en quantité et en qualité qu’en termes d’objectifs au regard de l’état de santé de la personne et de sa volonté propre, exprimée ou non), mais aussi aux pratiques qu’ils peuvent développer dans un contexte économique, administratif et sociétal complexe », écrivent Lydie Audureau, Agnès Béghi et Isabelle Besson, du centre de documentation de la Fondation nationale de gérontologie (FNG). Elles proposent une bibliographie sélective sur l’éthique et le vieillissement, la thématique du numéro de mars de Gérontologie et société.  Selon Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, « l’éthique n’a pas pour vocation de nous renforcer par des fausses vérités, mais de nous renforcer par des justes questionnements ». Le philosophe Bertrand Quentin, maître de conférences à l’Université Paris-Est (EA 4118), rappelle qu’étymologiquement « éthique » et « morale » viennent toutes deux de l’idée de mœurs, (ethos chez les Grecs et mos, moris chez les Latins), mais que l’histoire de la langue française a amené à ce que « morale » soit employé davantage pour des principes normatifs, et « éthique » pour la visée du bien qui leur est sous-jacente. Paul Ricoeur revendiquait la primauté de l’éthique sur la morale et définissait la première en ces termes : « appelons “visée éthique” la visée de “la vie bonne” avec et pour autrui dans des institutions justes ».

Audureau L, Béghi A et Besson I. Bibliographie sélective. Gérontologie et société 2013 ; 144(1) : 171-178. Mars 2013. www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2013-1-p-171.htm. Quentin B. Une éthique du vieillissement qui ne se paye pas de mots. Gérontologie et société 2013 ; 144(1) : 13-18. Mars 2013. www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2013-1-page-13.htm (texte intégral).