Maltraitance sans frontières (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 mai 2013

La plupart des études sur la maltraitance aux personnes âgées portent sur l’étendue du problème, rarement sur les obstacles que les victimes ont à surmonter pour trouver de l’aide, écrivent Srinivasan Chokkanathan, du département de travail social à l’Université nationale de Singapour, et ses collègues. À partir d’entretiens auprès de personnes âgées maltraitées par leurs fils ou leurs belles-filles à Chennai (ex-Madras, Tamil-Nadu, quatrième zone urbaine de l’Inde avec neuf millions d’habitants), ils proposent une typologie : les obstacles à la recherche de l’aide peuvent être liés aux dispositifs (connaissance, accessibilité, manque de confiance) ; à la religion (karma, salut) ; à la famille (effets délétères sur la recherche de l’aide) ; à la personne elle-même (dépendance socio-économique, culpabilité). Les victimes ont peur de perdre leur identité en perdant leur famille, attribuent l’origine de la maltraitance à des péchés passés (past sins), et s’inquiètent de ne pas accéder au salut si le fils ne respecte pas les rites funéraires. Pour les auteurs, la lutte contre la maltraitance des personnes âgées se heurte à la difficulté de changer les conceptions culturelles concernant le karma [dogme central de la religion hindouiste, selon laquelle la destinée d’un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures]. 

Chokkanathan S et al. Elder Abuse and Barriers to Help Seeking in Chennai, India: A Qualitative Study. J Elder Abuse Neglect, 18 mars 2013.

www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/08946566.2013.782786#.UcB64ufIaE4