Symptômes psycho-comportementaux de la démence : agir sur l’environnement
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Florence Bonté, gériatre au groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, et ses collègues, expliquent comment traiter les facteurs causaux des symptômes psychologiques et comportementaux de la démence et d’élaborer des mesures de prévention. Les causes sont liées soit à l’environnement, soit à la personne malade. L’environnement concerne les manières d’être et le savoir-faire des soignants, de l’entourage et de la famille. Ce « traitement » est un soutien indispensable pour lutter contre le stress et l’épuisement. Le « traitement » des équipes soignantes a pour objectifs principaux de reconnaitre et satisfaire les besoins, les insuffisances et les désirs de chacun, notamment en termes de formation continue, de promotion de la bientraitance, de techniques de communication, pour améliorer les pratiques professionnelles ; de faciliter et d’encourager le travail en équipe en instaurant des réunions de synthèse ; de faciliter et d’encourager la participation à des groupes de parole. Le « traitement » de l’entourage et de la famille a pour objectifs de fournir des informations, donner des conseils de communication, apporter un soutien psychologique, atténuer, voire apaiser les conflits familiaux, inciter à participer à la vie de l’institution. Il s’agit de sensibiliser à la prise en compte des désirs de la personne malade, en facilitant la relation et la communication : écouter et prendre en considération la personne ; recueillir et satisfaire ses désirs chaque fois que possible ; adapter les activités à ses capacités ; proposer des sorties à l’extérieur ; lutter contre toute source d’inconfort (température ambiante, installation, bruit…) ; suppléer aux handicaps ; adapter l’architecture aux besoins de déambulation, de sécurisation, en faisant appel à l’ergothérapie chaque fois que possible ; éviter strictement les mesures de contention physique, à défaut les encadrer et les limiter par des réévaluations quotidiennes. Ces mesures permettent de lutter contre de nombreux facteurs de stress de la personne malade. En ce qui concerne le traitement du patient, il est toujours précédé d’une évaluation psychiatrique standardisée, à quatre niveaux : somatique, iatrogénique, affectif et cognitif.
Journal du médecin coordonnateur. Hors-série 2013.