Gestionnaire de cas : débuts difficiles (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 juillet 2013

Javotte Diet, recrutée fin 2011 après avoir été dix ans assistante sociale à l’hôpital de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), avoue avoir été surprise par la méfiance de ses anciens collègues. « On m’identifiait bien dans les murs de l’hôpital, mais dès lors que j’allais à domicile et que je réinterrogeais les plans d’aide, on me demandait ce que je venais faire là et quelle était ma plus-value. » L’accueil a été particulièrement frileux du côté des travailleurs sociaux « qui craignaient autant une dépossession de leur travail que de voir un nouvel intervenant se pencher par-dessus leurs épaules ». Même si aujourd’hui son apport dans la prise en charge des situations complexes lui vaut un début de reconnaissance, son rôle reste « inconfortable », juge-t-elle. « Tout le monde n’a pas encore intégré l’intérêt de la gestion de cas. Certains professionnels continuent de penser qu’elle est mineure par rapport à leur activité. Du côté des médecins et des paramédicaux libéraux, on ressent même une incrédulité sur la survie du dispositif. » La gestion de cas se révèle une activité difficile, voire usante. En 2011, l’évaluation de l’expérimentation des MAIA, a montré une profession soumise à un turnover [rotation] exceptionnel. La moitié de la soixantaine de gestionnaires de cas recrutés entre 2009 et 2010 avait déjà démissionné au moment du passage des experts. Dans un tiers des cas, les pilotes des MAIA estimaient qu’un syndrome d’épuisement professionnel avait pu participer à la démission. Celui-ci pouvait aussi bien provenir des difficultés à gérer un métier exclusivement centré sur les situations lourdes, qu’à devoir faire face à un système très fragmenté.

Actualités sociales hebdomadaires, 12 juillet 2013.