Maladie d'Alzheimer : quand faire appel à un orthophoniste ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« L’orthophoniste a un rôle à jouer tout au long de la maladie », rappelle Audrey Plessis, de Doctissimo, qui analyse l’ouvrage de Thierry Rousseau, orthophoniste, docteur en psychologie et président de l’Union nationale pour le développement de la recherche et de l’évaluation en Orthophonie (UNADREO). « Au stade léger, il aide la personne à travailler sa mémoire, son langage et l’ensemble des fonctions cognitives tandis qu’au stade modéré ou sévère, il se concentre sur les moyens d’entretenir la communication, ce qui permet également de limiter les troubles comportementaux qui peuvent être réactionnels à la situation et pas seulement se révéler être des conséquences de la maladie. Plus la prise en charge est précoce, mieux c’est, dans le sens où le travail effectué ralentit la progression des troubles. Il est aussi plus difficile d’expliquer l’intérêt des consultations à un malade qui n’a plus conscience de son état. » Il existe différentes approches orthophoniques. Toutefois, il semble que les plus efficaces soient celles qui prennent en compte le malade et son entourage (proches et/ou soignants). Thierry Rousseau a mis au point la thérapie écosystémique des troubles de la communication. « La première partie de la démarche vise à entretenir les capacités résiduelles du malade. La seconde aide l’entourage à en prendre conscience et à modifier sa propre communication pour l’adapter aux difficultés du malade, sachant qu’il faudra régulièrement réévaluer la situation. »
Dans tous les cas, il s’agit d’un suivi au long cours au rythme d’une à deux séances d’environ quarante-cinq minutes par semaine. Une telle prise en charge peut avoir lieu au cabinet de l’orthophoniste ou en institution. Elle est recommandée par la Haute autorité de santé et remboursée par l’assurance maladie à condition d’être prescrite par le médecin traitant ou le spécialiste.