La perte d’autonomie évitable : le concept de fragilité (1)
Prévention
Andrew Clegg, John Young (Université de Leeds, Royaume-Uni), Steve Iliffe (University College de Londres), Marcel Olde Rikkert (centre médical de Nimègue, Pays-Bas) et Kenneth Rockwood (Université Dalhousie, Canada) écrivent dans The Lancet : « la fragilité est l’expression la plus problématique du vieillissement de la population. C’est un état de vulnérabilité caractérisé par un retour médiocre à l’homéostasie [selon Claude Bernard, capacité que peut avoir un système quelconque (ouvert ou fermé) à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes qui lui sont extérieures] après un événement stressant ; c’est une conséquence d’un déclin cumulé de nombreux systèmes physiologiques tout au cours de la vie. Ce déclin cumulé vide les réserves homéostatiques jusqu’à ce que des événements stressants mineurs déclenchent des changements disproportionnés de l’état de santé. Des études de référence ont permis de développer des modèles validés de la fragilité, et des études épidémiologiques utilisant ces modèles montrent une association entre la fragilité et des événements de santé indésirables. Nous devons développer des méthodes plus efficaces pour détecter la fragilité et mesurer sa sévérité en pratique clinique de routine, et particulièrement en médecine générale. Un tel progrès permettrait d’apprendre comment sélectionner de façon pertinente les personnes relevant ou non d’actes invasifs ou de médicaments, et pourrait conduire à changer la prise en charge des personnes âgées vers des soins orientés vers un but.
Clegg A et al. Frailty in elderly people. Lancet, 8 février 2013. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23395245.