Médicaments spécifiques : quelle efficacité clinique ? (2)

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Date de rédaction :
18 janvier 2012

Pour le Dr Xavier Gervais, secrétaire général de la FFAMCO-EHPAD (Fédération française des médecins coordonnateurs en EHPAD), intervenant lors d’un symposium organisé par les laboratoires Novartis, « si l’on jette le discrédit sur ces molécules-là, on risque de faire un bond colossal de dix ans en arrière dans la prise en charge des patients ». Le Professeur Sylvie Bonin-Guillaume, vice-présidente de la Société gérontologique provençale, remarque qu’il est très difficile de porter un jugement général sur l’efficacité des médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer : « on a tous eu des patients chez qui ces traitements ont eu un effet spectaculaire, alors que cela ne fonctionnait pas bien chez d’autres. Au final, il est donc toujours difficile d’estimer qui va répondre ou non à ces traitements ». Le Dr Gervais se félicite que la Haute autorité de santé (HAS) ait finalement opté pour une réévaluation annuelle des traitements, revenant sur une première idée de demander l’arrêt des traitements au bout de six mois.

L’Association France Alzheimer réitère dans un communiqué : « la note des médicaments anti-Alzheimer dégradée » : » disponibles depuis 1998 et pris en charge à 100% au titre de l’ALD15 (affection de longue durée), les quatre médicaments anti-Alzheimer, actuellement sur le marché, sont aujourd’hui sur la sellette, l’hypothèse d’un déremboursement est aujourd’hui à craindre ». « Il suffirait pour cela que le service médical rendu (SMR) soit de nouveau dégradé, pour passer de mineur à insuffisant. France Alzheimer juge cette décision de la HAS « très inquiétante » et « paradoxale », et craint, à terme, des conséquences sur la qualité de la prise en soin et de l’accompagnement des personnes malades, en compliquant « l’entrée dans le système de soins structuré par la prise en soin médicamenteuse ».

Le Journal du médecin coordonnateur, janvier-février 2012. www.newspress.fr, 24 janvier 2012.