Médicaments spécifiques : quelle efficacité à long terme ?
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L’étude de cohorte française REAL.FR a suivi pendant quatre ans six cent quatre-vingt-six personnes recrutées dans seize centres mémoire de ressources et de recherche (CMRR). Plus de 90% ont été traitées par des médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Le score moyen au test MMSE (mini-mental state examination) a diminué de 2.4 points par an. Seules 30% des personnes ont terminé l’étude. 17% des personnes au stade léger de la démence au début de l’étude n’ont connu aucun événement majeur (incapacités fonctionnelles, symptômes neuropsychiatriques, décès) en quatre ans. Le taux de mortalité s’établit à 7.4 pour cent personnes années et le taux d’entrée en établissement de 13.4 pour cent personnes années. Les chercheurs observent une absence de déclin cognitif significatif chez 11.4% des patients, mais il faut vérifier si ces patients sont réellement répondeurs aux traitements ou s’ils présentent une forme moins agressive de maladie d’Alzheimer. Fleur Delva, du CMRR d’Aquitaine, estime qu’il est difficile de généraliser ces résultats aux sujets atteints de la maladie d’Alzheimer en général : l’étude ne concerne que les patients vus en CMRR, donc sélectionnés. La progression de la maladie en population générale reste mal connue. D’autre part, deux tiers des personnes incluses ont été perdues de vue, ce qui limite la portée de l’étude.
Gillette-Guyonnet S et al. Long-term progression of Alzheimer’s disease in patients under antidementia drugs. Alzheimers Dement 2011 ; 7(6) : 579-592. Novembre 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22055975. BiblioDémences, décembre 2011.