Arrêter un traitement par le donépézil ou le remplacer par la mémantine ? (1)

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Date de rédaction :
16 février 2012

Le donépézil est l’inhibiteur de la cholinestérase le plus fréquemment prescrit. Il a été autorisé en 1997 sur la base d’essais cliniques avec un suivi de trois à six mois. Des essais ultérieurs ont montré une certaine efficacité de la molécule au terme d’une période allant d’un à deux ans. Cependant, la moitié des personnes recevant un inhibiteur de la cholinestérase arrêtent le traitement en moins d’un an, en raison d’un manque d’efficacité perçu du médicament, ainsi que d’effets indésirables (anorexie, perte de poids, agitation, bradycardie, syncope). « Les inhibiteurs de la cholinestérase ne semblent pas avoir d’influence sur le déclin cognitif à long terme dans la maladie d’Alzheimer, et comme les patients déclinent, on peut s’interroger sur le bénéfice thérapeutique de ces produits », écrit Lon Schneider, des départements de psychiatrie et neurologie de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles (Etats-Unis), dans le New England Journal of Medicine. Lorsque la personne arrive au stade modéré, on ne sait pas si le médicament est encore bénéfique ou s’il devient nocif. Les recommandations britanniques laissent trois options au prescripteur : continuer le donépézil, l’arrêter ou changer pour la mémantine. Aux Etats-Unis, les prescripteurs peuvent associer la mémantine au donépézil, ce qui n’est pas recommandé au Royaume-Uni. 

Schneider LS. Discontinuing donepezil or starting memantine for Alzheimer’s disease. N Eng J Med 2012 ; 366(10) : 957-959. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22397659. Donepezil and memantine for moderate-to-severe Alzheimer’s disease. N Eng J Med 2012 ; 366(10) : 893-903. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22397651.