Facteurs de risque vasculaires : la fibrillation auriculaire (2)
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La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque qui consiste en une activation anarchique des oreillettes (recevant le sang des veines) entraînant une contraction irrégulière des ventricules (éjectant le sang dans les artères). Elle touche environ sept cent cinquante mille personnes en France. La fibrillation auriculaire expose les patients à un risque connu d’infarctus cérébral, parfois silencieux, mais son impact sur le déclin cognitif et même fonctionnel, indépendamment d’un accident vasculaire cérébral symptomatique, reste mal exploré. Irene Marzona, pharmacienne à l’Université McMaster de Hamilton (Canada) et à l’Institut Mario Negri de Milan (Italie) a mené une étude multicentrique portant sur trente et un mille patients à haut risque cardio-vasculaire (70.4% d’hommes, âgés en moyenne de 66.5 ans, score MMSE 27.7 à l’inclusion ; essais cliniques Ontarget et Transcend). Une fibrillation auriculaire touchait 3.3% des participants au début de l’étude, et s’est développée chez 6.5% des participants cinquante-six mois plus tard. Chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire, le risque de déclin cognitif (réduction d’au moins 3 points au score MMSE) s’est accru de 14%, le risque de démence de 30%, le risque de perte d’autonomie pour les activités de la vie quotidienne de 35%, et l’entrée en établissement d’hébergement de 53%. « Le déclin fonctionnel et cognitif observé chez ces patients suggère une augmentation de la prévalence et de l’incidence d’une maladie cérébrovasculaire asymptomatique (infarctus, hyper-intensité de la substance blanche observée en imagerie cérébrale, atrophie cérébrale ou micro-saignements) », estiment les auteurs.
Marzona I et al. Increased risk of cognitive and functional decline in patients with atrial fibrillation: results of the ONTARGET and TRANSCEND studies. Can Med Assoc J, 27 février 2012. www.cmaj.ca/content/early/2012/02/27/cmaj.111173.long (texte intégral).