Fonction cognitive et troubles de l’olfaction
Recherche
Une revue systématique conduite par Gordon Sun, oto-rhino-laryngologiste à l’Université du Michigan (Ann Arbor, Etats-Unis), a analysé mille deux cents études portant sur l’utilisation de tests olfactifs comme outils pronostiques de la maladie d’Alzheimer. Seules trente études transversales et deux études prospectives longitudinales de cohorte sont de qualité suffisante. Si les résultats montrent une association non spécifique entre la perte de l’odorat et la maladie d’Alzheimer, les preuves sont insuffisantes pour conclure que ce déficit olfactif pourrait avoir une valeur prédictive. Gordon Sun met en garde les interprétations hâtives de ces résultats dans les médias ou les programmes de « nutrition et épices pour renforcer la santé du cerveau » (Foods and Spices to Bolster Brain Health) que propose par exemple la société Dr Oz. « On peut le comprendre, les chercheurs, les cliniciens et le public sont pressés d’avoir un test simple, précis et bon marché pour prédire ou diagnostiquer la maladie d’Alzheimer, mais nous n’en sommes pas encore là. Mon souci est que la promotion de tests olfactifs à l’heure actuelle ne crée de faux espoirs ou même de fausses alertes chez les personnes âgées et leurs familles. Il faut davantage de recherche avant de pouvoir disposer de tests fiables », déclare Gordon Sun. « Arrêtez de promouvoir les tests du Dr Oz », renchérit l’association ThirdAge.
Sun GH et al. Olfactory identification testing as a predictor of the development of Alzheimer’s dementia: A systematic review. Laryngoscope, 2 mai 2012. 2012 May 2. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22552846. www.medicalnewstoday.com, 2 mai 2012. www.thirdage.com/alzheimers/sense-of-smell-alzheimers, 11 mai 2012. www.doctoroz.com/videos/foods-and-spices-bolster-brain-health, 19 janvier 2012.