Diagnostic et prise en charge : l’influence de la culture professionnelle (2)

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Date de rédaction :
01 octobre 2012

La même étude est détaillée par Arnaud Campéon et Blanche Le Bihan, chercheurs au Centre de recherche sur l’action politique en Europe (UMR 6051) à l’École des Hautes études en santé publique de Rennes, et Isabelle Mallon, chercheur au Centre Max Weber de l’Université Lyon-2, qui concluent : « ce suivi très médicalisé et technique d’une prise en charge dont la définition est dominée par les neurologues et les psychiatres permet d’éclairer les bénéfices pour les patients de la pluridisciplinarité, quelle que soit la forme sous laquelle elle est instituée et s’exerce. En effet, la pluralité des regards professionnels offre une marge de jeu pour les patients et leurs familles dans l’acceptation du diagnostic et la mise en œuvre du plan de soin ». La « pluridisciplinarité simultanée » permet d’élargir l’éventail des arguments : les patients et leurs aidants peuvent ainsi mieux comprendre et accepter le diagnostic, anticiper l’avenir et organiser la vie quotidienne. Il est alors plus facile de trouver un interlocuteur auprès de qui faire valoir ses arguments.  La « pluridisciplinarité successive », qu’elle soit organisée par les professionnels qui se passent le relais ou réalisée par les patients qui ne trouvent pas un suivi adéquat avec un premier spécialiste du CMRR et changent de médecin, permet d’adapter l’accompagnement aux besoins des patients et de leur famille. En effet, si certaines familles valorisent l’engagement des gériatres à leurs côtés dans l’aménagement du quotidien et l’accompagnement du malade, d’autres s’accommodent mieux du suivi plus technique et plus distant mis en œuvre par le neurologue.

Campéon A et al. Formes et effets de la pluridisciplinarité dans le diagnostic et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Gérontologie et société 2012 ; 142 : 129-141. Septembre 2012.