Stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

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Date de rédaction :
15 décembre 2012

Depuis le 25 septembre 2012, la Haute autorité de santé (HAS) relance des actions de communication portant sur la surconsommation de somnifères chez les personnes âgées pour sensibiliser les professionnels de santé et les patients. La HAS rappelle que près d’un tiers des personnes de plus de 65 ans consomment des somnifères de manière chronique et dans plus d’un cas sur deux, le traitement ne serait pas indiqué. En collaboration avec la HAS, des généralistes, en lien avec des gériatres et des spécialistes du sommeil, ont développé des outils spécifiques pour la prise en charge des troubles du sommeil et pour l’arrêt des benzodiazépines. D’autres outils sont également proposés pour rechercher les causes des troubles et poser ou non un diagnostic d’insomnie : cas cliniques, mémo sur les synchroniseurs veille-sommeil, calendrier du sommeil pour octogénaire, arbres décisionnels… Pour les experts de la HAS, les plaintes relatives au sommeil sont très fréquentes mais, la plupart du temps, ne correspondent pas à une insomnie. Il peut s’agir de douleurs nocturnes (rhumatismales notamment), de troubles urinaires, d’une anxiété liée à une dépression ou à l’isolement… Seuls 10 à 20 % des troubles du sommeil seraient de véritables insomnies. « Devant une plainte chronique liée au sommeil de l’octogénaire, il s’agit avant tout d’éliminer une dépression ou un syndrome d’apnée du sommeil, puis d’éviter la primo-prescription d’un hypnotique ou anxiolytique ». Pour la HAS, « les plaintes relatives au sommeil, y compris celles relevant d’une insomnie avérée, ne justifient pas la prise au long cours d’un somnifère, qu’il s’agisse d’un hypnotique – pour l’essentiel benzodiazépines ou « composés Z » (zolpidem ou zopiclone) – ou d’un autre médicament utilisé comme aide à l’endormissement – anxiolytique ou antihistaminique par exemple. Les somnifères peuvent être indiqués dans les cas de « troubles sévères du sommeil dans les insomnies occasionnelles ou transitoires ». La durée de prescription est courte – de quelques jours à quatre semaines. En effet, la durée de prescription maximale recommandée pour une benzodiazépine (anxiolytique, hypnotique) ou apparentée est de trente jours ».

Haute autorité de santé. Prise en charge des troubles du sommeil chez le sujet âgé. Actualités et Pratiques 2012 : 44. Décembre 2012.www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1336320/prise-en-charge-des-troubles-du-sommeil-chez-le-sujet-age, 29 novembre 2012.