Les critères de diagnostic utilisant les biomarqueurs restent réservés à la recherche
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Le Professeur Bruno Dubois et ses collègues, du Centre de recherche de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (UMR S975) de Paris, rappellent que l’approche diagnostique par les biomarqueurs « doit être réservée aux patients à inclure dans un protocole de recherche, un essai clinique, un suivi de cohorte ou pour lesquels un problème diagnostique complexe se pose : sujet jeune, atrophie corticale postérieure… Il s’agit de critères de recherche. Leur applicabilité en pratique courante est encore sujette à caution, et ce pour plusieurs raisons : leur validation est en cours ; la standardisation des mesures volumiques de l’hippocampe ou des dosages biologiques du liquide céphalo-rachidien reste à faire ; l’analyse du marquage amyloïde est délicate, surtout dans les formes débutantes ; les co-morbidités (démence à corps de Lewy, lésions vasculaires…) doivent être prises en compte ». « Cela dit », ajoute Bruno Dubois, « ces nouveaux critères de la maladie d’Alzheimer ont accompagné (ou induit) une nouvelle vision de la maladie, et il n’est pas douteux qu’ils s’imposeront dans la pratique courante à l’avenir, tout du moins dans les pays où les ressources technologiques seront disponibles et pour les patients chez qui une certitude diagnostique sera possible ».
Dubois B et al. Nouvelle définition de la maladie d’Alzheimer. In Tillement JP, Hauw JJ et Papadopoulos (coord).Le défi de la maladie d’Alzheimer-synergies franco-québécoises. Académie nationale de médecine. Paris : Lavoisier, décembre 2012. 17-24. ISBN : 978-2-257-20534-6.