Vision (2)
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Alex Iranzo et ses collègues, du service de neurologie de la clinique hospitalière IDIBAPS de Barcelone (Espagne), ont postulé que les mouvements oculaires rapides dans les troubles de parasomnie représentaient la phase prodromale d’une démence à corps de Lewy ou une maladie de Parkinson et que, si le suivi était suffisamment long, la plupart des cas seraient finalement diagnostiqués. L’équipe a suivi quarante-quatre personnes présentant des mouvements oculaires rapides idiopathiques [sans raison apparente] observés dans le cadre de troubles du sommeil. 82% ont développé un syndrome neurodégénératif caractérisé durant les quatorze ans de suivi (36% une maladie de Parkinson, 32% une démence à corps de Lewy, 2% une atrophie systémique multiple, et 11% un déficit cognitif léger). Le taux de survie sans maladie neurodégénérative depuis le diagnostic du trouble du sommeil était de 65.2% à cinq ans, 26.6% à dix ans et 7.5% à quatorze ans. Les personnes n’ayant pas développé de troubles neurologiques à la fin du suivi présentent toutes des marqueurs de risque de développer à court terme une maladie de Parkinson ou de démence à corps de Lewy (anomalies en neuro-imagerie de transport de la dopamine, en sonographie transcrânienne, déficit olfactif).
Iranzo A et al. Neurodegenerative disease status and post-mortem pathology in idiopathic rapid-eye-movement sleep behaviour disorder: an observational cohort study. Lancet Neurol 2013; 12(5):443-453. Mai 2013. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23562390.