Le diagnostic précoce en question (2)
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Florence Pasquier estime que la crainte du diagnostic ne justifie pas l’abstention des soignants : « Je ne préconise pas du tout le diagnostic avant les symptômes, mais qu’au moins il n’y ait pas de barrage pour une démarche diagnostic quand il y a des symptômes sous prétexte qu’on risque de trouver une cause grave ! On ne peut pas dire “ce n’est rien” sans avoir au minimum examiné, et c’est rare qu’il n’y ait rien, même si, heureusement ce n’est pas toujours grave.», souligne-t-elle. Faut-il reconnaître le droit de ne pas savoir ? L’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA), coordonné par Emmanuel Hirsch, pointe un non-dit important du débat : « «Cette maladie relevant du concept médical de démence est associée dans l’imaginaire collectif à la folie. Elle suscite le rejet et parfois la relégation dans un enfermement au domicile ou en établissement.» Pour Damien Mascret, du Figaro, « notre société est toujours plus prompte à cacher la personne qui dérange qu’à l’accepter et lui offrir une place adaptée à ses vulnérabilités ».
Le Figaro, 9 avril 2013.