Diagnostic précoce : qu’en attendre ?

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Date de rédaction :
16 juin 2013

Mais « qu’avons-nous à attendre d’un diagnostic précoce, et même très précoce ? » s’interroge Armelle Debru. « Quels sont les gains ou les pertes d’un tel savoir, en image, en confiance, en possibilité d’action, en dignité ? Quand les impressions deviennent des indices, que l’intuition vive ou floue se renforce et que le soupçon pour nous-mêmes ou un proche devient lancinant, avons-nous envie de raccourcir le temps du vivre dans une certaine insouciance ? Voulons-nous vraiment “savoir” pour nous soulager de l’incertitude, quitte à basculer dans le désespoir, anticiper le pire ? Question plus intéressante encore au-delà de la maladie d’Alzheimer, quel est ce nouveau savoir médical qui procède en amont et en aval et, plus profondément encore, quelle est cette nouvelle lecture de notre être ? ». Pour Pascale Girardin, psychologue clinicienne au centre mémoire de ressources et de recherches (CMRR) de Lorraine au CHU de Nancy, « les premiers oublis ou défaillances dans la vie quotidienne, comme éprouvés ou signes annonciateurs de désordres cognitifs et de désarrois psychiques, sont un moment sensible de fragilisation pour la personne. Ils interrogent tout à la fois son sentiment d’identité et son sentiment de cohérence, mais aussi par représentation anticipatrice son devenir probable ou possible. Le souci de distinction entre ce qui peut être perçu, ressenti, et vécu et ce qui peut être objectivé motive souvent les premiers pas vers les consultations médicales. Entre expressions de la plainte, interrogations, craintes et incertitudes il est question là aussi d’accueillir une personne et/ou sa famille avec une importance de l’écoute à souligner ».