Démence précoce : quels facteurs de risque ?
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En Suède, Peter Nordström, du département de médecine communautaire et réhabilitation de l’Université d’Umeå, a mené une étude auprès de quatre cent quatre-vingt-huit mille jeunes gens faisant leur service militaire (à l’âge de dix-huit ans) et suivis pendant trente-sept ans. Quatre cent quatre-vingt-sept (0.1%) ont développé une démence. Les chercheurs ont identifié neuf facteurs significatifs de risque de développer une démence chez les personnes jeunes : l’intoxication alcoolique (risque multiplié par 4.82 ; l’accident vasculaire cérébral (2.96) ; l’usage d’antipsychotiques (2.75) ; la dépression (1.89) ; un antécédent paternel de démence (1.65) ; une intoxication non alcoolique (1.54) ; des faibles capacités cognitives à l’âge de dix-huit ans (1.26), une petite taille (1.16) et une tension artérielle systolique [pression artérielle mesurée lors de la contraction du cœur] élevée à cet âge (0.90). Ces facteurs de risque rendent compte de 68% des cas de démence chez le malade jeune. Les hommes ayant deux facteurs de risque et de faibles capacités cognitives ont un risque multiplié par 20 de développer une démence avant l’âge de soixante-cinq ans. Pour Sam Gandy, directeur du centre de santé cognitive de l’hôpital Mount Sinai de New York, ces données devraient attirer l’attention des médecins ayant accès aux adolescents : ces facteurs de risque, multiplicatifs, sont pour la plupart potentiellement modifiables.
Nordström P et al. Risk Factors in Late Adolescence for Young-Onset Dementia in Men: A Nationwide Cohort Study. JAMA Intern Med, 12 août 2013.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23939347. MedlinePlus, 13 août 2013.