Les campagnes de recrutement pour les essais cliniques véhiculent-elles de faux espoirs ? (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
01 février 2014

« Grâce au diagnostic plus précoce et à une prise en charge mieux adaptée, la progression de la maladie peut vraiment être freinée », déclare le Dr Olivier de Ladoucette, président de la Fondation pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Le Pr Florence Pasquier déplore quant à elle « la mauvaise presse faite aux traitements symptomatiques, pourtant bien supportés, alors qu’il existe maintenant des génériques (pour un coût de revient d’une trentaine d’euros par mois) et que les études contre placebo ont clairement prouvé qu’ils retardaient l’entrée en institution. » Les essais cliniques de médicaments ont échoué jusqu’à présent : « soit la piste du peptide amyloïde n’est pas la bonne et il faut tester la piste de la protéine tau », explique Bruno Dubois ; « soit les essais actuels ont porté sur un laps de temps trop court pour espérer mettre en évidence un effet bénéfice clinique (…) soit enfin, les essais sont intervenus à un stade trop tardif. Étant donné que les symptômes apparaissent seulement lorsque les neurones restants n’arrivent plus à compenser, cela signifie que les lésions sont déjà très importantes quand surviennent les premiers symptômes. « La journaliste Nathalie Szapiro-Manoukian s’interroge : « dans l’idéal, il faudrait donc agir plus tôt, mais ce n’est pas sans poser un problème éthique : en effet, peut-on déontologiquement soumettre des gens normaux à des médicaments non anodins, alors même que l’on ne sait pas lesquels d’entre eux développeront la maladie et lesquels ne la développeront jamais ? »