Les familles sont livrées à elles-mêmes
Société inclusive
« Lorsqu’on sait que l’un de ses proches est malade, on n’attend plus que la mort. C’est un processus long qui dure parfois plus de dix années. Mais on se bat pour maintenir la dignité des malades », explique Mohammed Ouadii, président de l’Association marocaine de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (AMAMA). « Pour nous, cela passe par la propreté et par la prise en charge. Il suffit de peu : une formation courte en soins et accompagnement de malades dispensée par l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), et autant que possible, la fourniture de couches pour les plus démunis ». Dans le contexte marocain, les familles sont livrées à elles-mêmes, écrit le site Challenge. « Les structures familiales sont éclatées entre les différentes régions du pays et parfois même à l’étranger. Difficile dans ces conditions pour un foyer moyen de prendre en charge son malade. Alors on se rabat sur les aides domestiques. Mais rapidement, ces solutions s’avèrent ingérables, aussi bien pour les familles que pour le personnel lui-même. Alors, et comme souvent, l’un des enfants se sacrifie pour sa famille et abandonne son emploi, son standing de vie et même son lien avec le monde extérieur, pour se consacrer, par piété filiale, à son parent malade. « Ce n’est pas une solution, car un quotidien face à la maladie d’Alzheimer est lourd à gérer. Les enfants qui s’occupent de leur parent malades finissent souvent par faire une dépression, en l’absence de structures d’aide appropriées », analyse le Pr Moutawakkil.