« Pour que ce ne soit pas le souvenir qui s’efface, mais la maladie »

Société inclusive

Date de rédaction :
01 avril 2014

« Des souvenirs qui s’effacent en dix secondes c’est drôle… Sauf quand ça devient votre réalité ». C’est l’un des messages que les utilisateurs de l’application Snapchat (outil de partage éphémère de photos) ont vu apparaître sur leur téléphone mobile le 17 avril 2014. Pour la Fondation Médéric Alzheimer, l’agence de communication Proximity BBDO s’est servi de cet outil pour une campagne intitulée Snapzheimer, dont le slogan est : « Pour que ce ne soit pas le souvenir qui s’efface, mais la maladie ». Olivier Rippe, président de l’agence qui a dirigé la campagne, explique : « cette maladie va connaître une croissance impressionnante. En 2020, un Français sur quatre de plus de quatre-vingt-cinq ans sera atteint. En 2040, on estime cette population touchée à plus de deux millions. Ces personnes, ce ne sont pas seulement les malades eux-mêmes, ce sont aussi les proches (parents, frères et sœurs, enfants, petits-enfants). Et ces jeunes ont eux aussi besoin d’être éduqués, d’être mis au courant, de connaître la maladie. Car cela pourrait arriver à leurs parents, mais demain, peut-être que ce seront eux, les malades d’Alzheimer. » Comment sensibiliser les jeunes à une « cause de vieux »?, interroge Marine Le Breton, du Huffington Post. « Avec un outil qu’ils utilisent tous : le téléphone mobile. Snapchat fonctionne de la même manière que la maladie d’Alzheimer : la mémoire immédiate disparaît. À ceci près que l’un est volontaire, quand l’autre est subi », répond Olivier Rippe. Snapzheimer fait le pari d’un usage détourné de cet outil pour faire découvrir, et vivre symboliquement aux jeunes, l’expérience de cette maladie. Ainsi, certains utilisateurs vont recevoir un message qui, comme un Snapchat, restera affiché une dizaine de secondes, puis disparaîtra. Ils seront neuf cent mille à découvrir ce message éphémère de sensibilisation, sélectionnés grâce à la base de données du groupe Beaumanoir (Cache Cache, Bonobo, Morgan…), partenaire de l’opération, qui a accepté de divulguer les numéros de téléphone l’instant d’un message. Si le Snapzheimer est éphémère, le site sur lequel tout le monde peut se rendre, lui, ne l’est pas. Il sera donc toujours possible de partager la campagne avec ceux qui n’ont pas pu recevoir de messages. Et choisir de poursuivre un peu la découverte de la maladie avec, encore, de l’interactivité. « Plus le site défile, plus il se resserre autour de ses proches, jusqu’à accéder à une infographie de ses amis Facebook qui seront potentiellement touchés par la maladie d’Alzheimer », explique Olivier Rippe. Et pour ceux qui veulent agir immédiatement et ne pas prendre le risque d’oublier, il est possible de faire un don via le site Internet.