La société malade d’Alzheimer, de Michel Billé Juin 2014

Société inclusive

Date de rédaction :
29 mai 2014

Michel Billé est sociologue, spécialisé dans les questions relatives aux handicaps et à la vieillesse. Il est membre de l’EREMA (Espace de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer), président de l’UNIORPA (Union nationale des offices de retraités et personnes âgées) et membre du conseil scientifique pour les sciences humaines et sociales de l’Union nationale France Alzheimer.Il s’interroge : « et si la maladie d’Alzheimer était d’abord une atteinte du corps social avant d’être une atteinte des personnes chez qui elle fait l’objet d’un diagnostic ? » s’interroge « Et si la maladie d’Alzheimer était comme une métaphore qui parle moins, peut-être, du malade que de la société dans laquelle il se débat ? Perturbation du rapport au temps, à l’espace, amnésie collective, perturbation de la langue et de la capacité à nouer des relations sont autant de symptômes d’une société malade, société de déliaison… qui peine à nouer pour ses vieux et avec eux des relations de solidarité. Alors « symptômes de vieillesse ou vieillards symptômes », de quoi nous parlent donc les malades d’Alzheimer ? « De leur souffrance, bien sûr, et de celle de leur entourage, qui chercherait à le nier ? Mais au-delà, si nous voulons bien, un instant, écouter ce qu’ils nous disent dans une sorte de silence assourdissant, ils nous parlent d’une société malade… Désorientée dans le temps et dans l’espace, amnésique, présentant des troubles du langage, des difficultés à établir ou maintenir des relations, perturbée dans son identité, etc. Et nous aurions l’arrogance de les dire déments ! Écoutons-les, ils nous rendent un inestimable service… » Annie de Vivie, d’Agevillage, écrit : « Cette maladie d’Alzheimer dérange, interpelle, épuise. L’auteur fait le pari du sens de ces désorientations, des pertes de mémoire, de ces errances, de ces besoins de contact, de touchers… Mettre la maladie à l’écart n’éloignera pas le mal. L’auteur nous invite à regarder autrement ces malades avec un regard signifiant, qui reconnaît l’autre comme un frère, un regard qui “dit qui je suis et ce que les autres attendent de moi”. »

Billé M. La société malade d’Alzheimer. 9 mai 2014. Toulouse : Erès. 151 p. ISBN 978-2-7492-4213-2 . www.editions-eres.com/parutions/gerontologie/age-et-la-vie-prendre-soin-des-personnes-agees-et-des-autres-l-/p3419-societe-malade-d-alzheimer-la-.htm.