Flore, de Jean-Albert Lelièvre (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
25 septembre 2014

 « Même si elle ne retrouve pas l’usage de la parole, Flore impressionne par sa présence et son regard », écrit Corinne Renou-Nativel, de La Croix. Certes, les moyens, le temps et l’énergie mobilisés pour elle ne sont pas accessibles à tous. Néanmoins, le magnifique film de Jean-Albert Lièvre, tant sur le fond que sur la forme, dédramatise la maladie sur laquelle il apporte un autre éclairage », « On imagine les trésors de patience dont il a fait preuve au détriment, peut-être, de sa vie personnelle », écrit Nathalie Simon, du Figaro.  Le film a obtenu le prix du meilleur documentaire au Festival de Los Angeles en 2014. Dominique Jaillet, du Canard enchaîné, qui sous-titre son article Alzheimère, écrit : « Riche d’images très intimes, filmées à chaque étape d’un processus étalé sur trois ans, ce documentaire ne raconte pas une improbable guérison, ni même une rémission due à une quelconque médecine douce. Pourtant, une bouleversante renaissance prend corps sous nos yeux. Car ce n’est pas tant la maladie d’Alzheimer qui faisait dépérir Flore que le déracinement, la solitude et une écrasante prescription de médicaments. Certes, tout le monde n’a pas les moyens financiers de cette famille, mais ce film simple et lumineux pose une question cruciale : et si on s’occupait un peu de nos vieux ? » « Prendre le maquis quand tout semble perdu, dans un cadre choisi, avec aides à domicile, n’est pas à la portée de toutes les bourses. En ce sens, cet auto-documentaire peut agacer. Néanmoins, on plonge dans cette histoire d’amour et de patience d’un fils pour sa mère comme dans un thriller émotionnel : chaque progrès de la vieille dame, transformé en bébé agressif ou rieur par la maladie, chaque mot surgi du néant de l’oubli est une victoire filmée avec délicatesse. Les images d’une nature qui apaise appuient le message du réalisateur : tenter d’adoucir la vie de ceux qui nous l’ont donnée », écrit Télérama.