Dépendance Day, de Caroline Vié (2)
Société inclusive
« De mère en fille, le même amour, la même impuissance. Avec Dépendance Day, Caroline Vié signe un roman où l’humour est l’autre nom de la violence, celle d’une société qui piétine la dignité humaine. De l’amour seul viendra, peut-être, le salut », écrit l’éditeur Jean-Claude Lattès. Pour Pierre Mory, du Soir (Belgique), Dépendance Day ne parle d’un certain point de vue que de malheurs. D’un autre, il glisse sur ceux-ci avec une sorte d’allégresse. » François-Guillaume Lorrain, du Point, relève : « on n’oubliera pas le ton acide, absurde, grotesque de ce Dépendance Day (un des meilleurs titres de l’année), qui préfère rire de ces vies brisées plutôt que d’en pleurer […] Dans le registre grinçant, givré et sans concessions, elle enfonce le clou. C’est drôle et douloureux. Comme la vie. » Aude Rossigneux, du Parisien magazine, ajoute : « avec elle, on peut rigoler de tout, y compris de la maladie d’Alzheimer. On pouffe, on glousse, on rit aux éclats, même devant la description apocalyptique d’une crémation dans un funérarium sinistre. Et ça fait un bien… fou. » Pour Mathilde Lorit, de Rolling Stone, « la très rock journaliste et écrivaine revient avec un deuxième roman dont la puissance nous laisse K.O. […] A la grande justesse de l’écriture répondent le style mordant et l’humour poignant de la romancière, qui lutte pas à pas contre le désespoir. » « Entre tragédie grecque et comédie dramatique », « Caroline Vié se repose moins sur ses savoureux traits d’esprit délicieusement tordus, mais davantage sur ses qualités littéraires », commente Benjamin Chapon, de 20 minutes. « C’est grâce à sa fine construction que le roman ne verse pas dans le tire-larme. L’humour noir n’y est pas une coquetterie, encore moins une élégance ou une politesse. Elle est polie la maladie peut-être ? Caroline Vié se sert de l’humour pour regarder la tragédie en face. » Face à la maladie, Morta « s’en sort grâce à tout ce qui lui reste : la dignité. Face à la peur, elle succombe puis se ressaisit. Face à l’administration, face aux médecins, face aux mesquineries et aux humiliations, elle fait ce qu’elle peut. Une héroïne en somme. » « À ma mère que j’ai enfermée, à ma fille qui m’enfermera » : en deux lignes, le ton est donné, écrit Annie de Vivie, d’Agevillage. « Caroline Vié décrit et décrypte avec un style rythmé et enlevé cette épée de Damoclès nommée Alzheimer qui plane sur les femmes de sa famille. Dénis, refus, vantardises, fantaisies, fulgurances (“Moins seule avec ses pensées qu’avec ses amis”), orgueil, alcool, folie, amours, maltraitances, père assisté qui devient un héros du quotidien, ton paternaliste des médecins puis des notaires, et ces deuils (trois parents en cinq mois)… Directe, tranchée, l’auteur ne nous épargne pas. Elle se confronte et nous confronte à “Alzheimerland”, de mère en fille. Elle mobilise l’humour pour ne pas sombrer, car la maladie n’épargnera personne. Vous êtes “une guerrière, pas une serpillère”, Madame Vié. »
Vié C. Dépendance Day. Paris : Jean-Claude Lattès. Février 2015. 150 p. ISBN : 978-2-7096-4668-0. www.editions-jclattes.fr/auteur-caroline-vie-000000092875, 26 février 2015. www.metronews.fr/culture/dependance-day-de-caroline-vie-le-roman-d-un-alzheimer-qui-ose-dire-son-nom/mobs!QPrJfhFB7tMbA/, 19 février 2015.
www.20minutes.fr/culture/1547679-20150223-alzheimer-entre-tragedie-grecque-comedie-dramatique, 23 février 2015. www.agevillage.com, 9 mars 2015.