Animaux de compagnie

Société inclusive

Date de rédaction :
17 février 2015

À Ker Digemer, établissement des Amitiés d’Armor, à Brest, une perruche calopsitte, grise aux joues orangées, est devenue la mascotte. « Qu’elle est belle ! » s’émerveille Jeanne. « Et mignonne ! », ajoute Marie-Gabrielle. « Très sage… », apprécie Marie-Francine. A l’heure du café, sur la nappe jaune, la perruche marche, se dandine, s’arrête pour manger du pain. Dans une assiette remplie d’eau, elle boit quelques gouttes ou prend son bain. Martiale volette sur l’épaule de Jeanne. « Elle m’aime bien », sourit fièrement la vieille dame, une lueur de bonheur dans les yeux. Très sociable, la perruche crée du lien, facilite la communication. « C’est un compagnon étonnant, aussi affectueux qu’un chien ou un chat. Martiale adore qu’on la grattouille sur la nuque », observe Laurence Guilmo, d’Ouest-France . « Pour la faire venir, on met un doigt sur la table et elle vient poser son front. Parfois, c’est elle-même qui sollicite. C’est alors un moment de tendresse extraordinaire… » « Un plaisir ! » reconnaît Marie-Gabrielle. Au nouveau Pôle d’activités de soins adaptés (PASA), dédié aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, « notre objectif, c’est de stimuler les facultés mentales pour freiner la dégénérescence », explique Elodie Michallat, psychologue. La perruche « va vers les personnes apathiques et repliées sur elles-mêmes. Y compris celles très dépendantes, qui ne communiquent plus verbalement. » Mieux, elle fait venir au PASA des résidentes qui ne venaient pas d’habitude. Comme Anne, en fauteuil roulant, qui sifflote pour faire venir la perruche. « Du coup, elle participe aux activités ». Même le personnel craque pour le bel oiseau. Mais ce n’est pas un jouet. Quand il n’a pas envie, il peut pincer… Mais c’est rare. Sur la table, Martiale continue de faire son show. On rit, on discute. Marie-Gabrielle lui chante une chanson. Un moment de chaleur humaine, loin de la maladie qui isole. Seul compte l’instant présent. « Elle fait baisser l’agressivité, les troubles du comportement, les déambulations. Les personnes consomment moins de médicaments, affirme Elodie Michallat. Le meilleur médicament, c’est le relationnel ».