À qui la faute ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
29 avril 2014

L’espérance de vie progresse. « C’est pas ma faute », déclarent des personnes âgées en pleine forme dans la campagne publicitaire d’Harmonie Mutuelle pour illustrer le « bien vieillir ». Pour Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage, « l’espérance de vie qui augmente est une chance, individuelle et collective. Si nous savons l’anticiper et l’accompagner (…) Mais est-ce une faute d’avoir besoin d’aides pour la vie quotidienne ? Est-ce une faute de ne pouvoir financer les plans d’aide tant à domicile qu’en établissement ? » Annie de Vivie fustige : « c’est manifestement une faute politique, de ne pas anticiper, de ne pas structurer des “villes amies des aînés”, de ne pas organiser sur tout le territoire des services adaptés. Certes on peut optimiser, restructurer, éviter les surconsommations médicamenteuses, les hospitalisations indues, labelliser des filières gériatriques. Certes on doit former les professionnels pour leur donner les moyens de prendre en soin les personnes fragilisées. Mais les rapports sont formels : il manque des moyens pour ne pas abandonner à leur sort les vieilles personnes, pour ne pas épuiser leurs proches, les familles, les professionnels, en première ligne face aux besoins qui augmentent. Sans nouvelles forces, on pourra parler de non-assistance à personnes (âgées) en danger. C’était l’enjeu de la CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie), qui risque de ne pas jouer son rôle. » Michèle Delaunay, ancienne ministre chargée des Personnes âgées et de l’autonomie, estime que « la classe politique a du mal à prendre conscience de l’importance de la transition démographique. C’est une question sociétale et sociale majeure. »