Politiques de l’aide à domicile France et en Allemagne (2)
Droit des personnes malades
L’accès aux services se fait grâce au libre jeu de la concurrence : « la coordination marchande est devenue un élément essentiel de la gouvernance du système de la dépendance, analyse Ingo Bode, professeur de politique sociale à l’Université de Kassel. Certes, sur le papier, les communes allemandes ont pour mission d’assurer la coordination locale de la politique sociale en faveur des personnes âgées. Mais celles-ci n’ont généralement aucune marge de manœuvre pour agir en matière de planification et leur situation financière dégradée ne les incite pas à s’engager. Un groupe de travail national est officiellement installé depuis septembre 2014 pour réfléchir au « renforcement du rôle des communes » et à leur « intégration dans les structures de l’assurance dépendance. » « Il serait raisonnable que la commune définisse les besoins, selon le type de structures, mais ce n’est actuellement pas le cas », explique Maria Loheide, porte-parole sur la politique sociale à la Fédération Diakonie. Quid de la professionnalisation ? « Faibles salaires, temps partiel généralisé, faible valorisation, absence de perspectives professionnelles : la situation des acteurs français et allemands de l’aide à domicile est tristement similaire » en France et en Allemagne, écrivent Pierre Durant et Hélène Mauduit. « Il n’existe pas de passerelles organisées entre les métiers d’accompagnement et les métiers soignants », explique Amélie Janssen, responsable des soins à domicile à la Fédération professionnelle des métiers du soin (DBFK-deutsche Berufsverband für Pflegeberufe e.V.).
Le Journal du domicile, décembre 2014. www.dbfk.de, 5 janvier 2015 (site en allemand)