Expression plastique

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 octobre 2013

« Puisque s’exprimer avec les mots n’est presque plus possible, l’art-thérapie propose de parler avec les couleurs, les matières, les formes », explique Cécile Roger, art-thérapeute, dans le Huffington Post. C’est une façon de ré-exister par la trace qui s’inscrit sur le papier ou tout autre support. C’est un autre langage. Il prend le relais de l’expression verbale, le mot est remplacé par la couleur ou le trait. Il permet à l’individu de continuer à être et à se transformer en suivant le chemin de son inspiration, de son processus créatif (…), d’aller chercher ce qui est encore vivant chez la personne : avec une feuille face à soi comme en huis clos, pour faire un corps à corps avec l’œuvre ; avec de la peinture sur la feuille et sur les mains, gestes sensuels qui permettent de réinvestir sa dimension corporelle ; avec un crayon de couleur sur le papier qui se promène sans but précis comme une rêverie colorée, une promenade intime ; avec la répétition de formes comme un bord, un contenant faisant fonction de continuité face à la menace de perte de mémoire. » Cécile Roger témoigne : « il se passe des choses incroyables dans un atelier d’art-thérapie, d’autant plus avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : moments intenses, émouvants, déroutants, ancrages dans la matière, rencontres … C’est une aventure humaine qui permet de converser avec ces personnes, au-delà des mots. C’est un travail de l’ordre de l’intime à mener tout en subtilité avec respect et écoute. Car il y a toujours un moyen de toucher l’essence des personnes, leur noyau de vie, même lorsque les mots, le sens commun des choses sont partis. »

www.huffingtonpost.fr, 16 octobre 2013.