Fin de vie : faut-il légiférer ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
François Hollande a annoncé son intention de modifier en 2014 la loi sur la fin de vie. « Pour autant, il n’a pas levé le flou sur les intentions précises du gouvernement, alors que des avis contradictoires lui ont été remis. Tandis que la mission Sicard et le Comité consultatif national d’éthique ont écarté l’idée d’euthanasie, celle-ci a au contraire été proposée par un panel citoyen en décembre 2013 », écrit La Croix. Qu’en pense Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes et rapporteur de la loi du 22 avril 2005 ? « Il n’y a pas de proposition concrète. François Hollande a relu son engagement de candidat, consensuel et flou. Qui est contre “terminer sa vie dans la dignité” ? Ces propos peuvent être interprétés comme une ouverture vers l’euthanasie ou comme un appel à une meilleure application de la loi actuelle qui permet de ne pas souffrir même si pour cela il faut raccourcir la durée de la vie. Ne faisons pas “l’euthanasie pour tous” comme a été fait “le mariage pour tous”. Sinon, on aboutit à la “Manif pour tous” ». Est-il possible de changer la loi sans divisions, sans polémiques ? « Des avancées sont possibles », répond Jean Leonetti. « La loi actuelle pourrait être complétée avec de nouvelles dispositions sur les directives anticipées et un droit opposable à la sédation terminale en fin de vie. » Ces propositions figurent dans une proposition de loi que j’ai déposée en avril. Elles concordent avec les propositions du comité d’éthique, du rapport Sicard sur la fin de vie et du Conseil national de l’ordre des médecins. Un certain nombre de parlementaires de gauche attendent cependant un texte qui légalise l’euthanasie. Mais c’est une solution simpliste, et je pense que le président en est conscient. » Quelle est la différence entre la sédation terminale et l’euthanasie ? interroge Le Figaro. « On tue la souffrance, pas le malade. La sédation en phase terminale pourrait concerner des malades qui estiment qu’ils ne sont pas soulagés dans leur souffrance physique et psychique en fin de vie. C’est offrir le choix de dormir pour ne pas souffrir avant de mourir. L’euthanasie, à l’inverse, c’est donner la mort. Les patients ne demandent pas à être tués, ils demandent à ne plus souffrir », explique Jean Leonetti.
Le Figaro, 15 janvier 2014