Trouver sa place
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Les aidants, souvent membres de la famille, ne connaissent pas les limites de leurs interventions », écrit René Raguenès, formateur dans le secteur de l’aide à domicile. « Quand la dépendance augmente, un aidant est amené à donner de plus en plus de son temps et les difficultés deviennent de plus en plus importantes, sans que soient connus les évolutions de la personne et le terme final des actions. La relation est affective, elle est remplie de très anciens souvenirs des temps de vie partagés et nous sommes là au cœur des différences entre les professionnels et les aidants “familiers” : le lien professionnel est marqué par le sentiment du travail fait, tandis que le lien familier est marqué par l’affection. Tout accompagnant de personnes très fragiles doit éprouver de l’émotion, c’est la marque de l’humanité de chacun. Mais il y a une différence entre le lien professionnel et le lien de famille : la neutralité de l’intervenant professionnel non impliqué dans l’histoire de vie de la personne aidée. C’est cette neutralité qui permet le sentiment du travail fait : “dans le temps qui m’est imparti, j’ai fait ce que je pouvais, je sais pourquoi j’ai fait telle action et je sais aussi pourquoi je n’ai pas fait telle autre”. »
Doc’domicile, février-avril 2014.