Économie de l’aide informelle

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 mars 2014

« Les travaux théoriques en économie consacrés à la prise en charge de la dépendance ont un point commun : ils tentent de formaliser les interactions qui s’opèrent entre les générations pour étudier l’équilibre intrafamilial », expliquent Bérengère Davin (lauréate du prix de thèse 2008 de la Fondation Médéric Alzheimer), et ses collègues de l’Observatoire régional de la santé Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Généralement, le jeu de décisions étudié revient à déterminer un montant d’heures ou un transfert monétaire de l’enfant vers le parent. Les motifs de ce transfert peuvent être l’altruisme ascendant (les enfants se fixent un objectif de qualité de vie pour leur parent), mais aussi le chantage ou la concurrence à l’héritage (quand frères et sœurs rivalisent) ou la protection de valeur de la succession (les enfants protègent leur succession en assumant eux-mêmes des coûts plutôt que voir leur perspective d’héritage érodée par les frais occasionnés par la dépendance). À partir de cet équilibre intrafamilial déterminé sont évalués les effets d’un financement par les pouvoirs publics (ou éventuellement de l’assureur-dépendance) sur le comportement rationnel des agents, par exemple pour voir s’ils provoquent des effets d’éviction sur l’aide familiale spontanée. En bref, la solvabilisation par l’État des soins formels pourrait pousser les enfants à affaiblir leur offre de soins informels, considérés comme substituables », résument les chercheurs.

Davin B et al. Le coût de la santé au grand âge. Actualité et dossier en santé publique 2013 ; 85 : 27-29. Décembre 2013.