Allemagne : plus de la moitié des personnes âgées ont rédigé des directives anticipées
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
En France, d’après l’Institut national d’études démographiques (INED), seules 2.5% des personnes décédées fin 2009 avaient signé des directives anticipées. Peu de personnes connaissent le dispositif. « Mais ce n’est pas la seule raison », souligne Denis Berthiau, maître de conférences en droit de la bioéthique à l’Université Paris-Descartes : « les plus de soixante-quinze ans ont confiance dans la médecine et n’ont pas envie de se lier pour l’avenir, en gravant les choses dans le marbre. » En Allemagne, une loi de 2009 oblige le médecin à respecter les directives anticipées de son patient (Patientenverfügung). Tout traitement doit reposer sur le consentement du patient. Le soignant n’a pas le « droit de traiter », mais une « obligation d’aider ». « Le respect de la volonté de l’individu est au cœur de l’approche médicale », explique le Dr Christian Hick, chercheur à l’Institut d’histoire et d’éthique de la médecine de l’Université de Cologne. Il n’existe pas de formulaire officiel. « Des dizaines circulent sur Internet. Ils sont mis à disposition par les Églises, notamment, et le patient peut s’en inspirer. » En l’absence de directives écrites, le soignant doit, selon la loi, déterminer la « volonté supposée » du patient selon des « points de repère concrets », tels que les « propos oraux » ou les « convictions éthiques ou religieuses ». La Fondation allemande pour la protection des patients estime qu’entre 20% et 25% des Allemands ont rédigé des directives anticipées, et « plus de la moitié de ceux âgés de plus de soixante-cinq ans. »
La Croix, 25 mars 2014.