Capacité à voter
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Anne-Marie Nadeau, citoyenne québécoise, déplore que des résidents du centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Nouvelle-Beauce puissent voter, alors que la majorité d’entre eux n’ont pas les capacités pour s’informer durant la campagne électorale et voter de façon éclairée. Elle affirme qu’aux dernières élections provinciales, son mari a voté, ce qu’elle a appris par hasard, alors qu’elle est tutrice de son époux. Son mari ne la reconnaît pas toujours, explique-t-elle, il est incapable d’écrire son nom et de se nourrir tout le temps de façon autonome. Le directeur général des élections du Québec, quant à lui, affirme que la priorité est de garantir le droit de vote : « le droit de vote, c’est précieux et le premier principe, c’est l’accès au vote. L’exception, c’est de ne pas voter. La loi nous oblige, dans un certain nombre d’établissements d’hébergement, à aller installer des bureaux de vote et si on ne le faisait pas, on ne serait pas conforme à la loi ». Au besoin, le scrutateur peut décider qu’un électeur est inapte à voter, ajoute-t-il, une procédure qui ne semble cependant pas avoir été respectée au CHSLD de Nouvelle-Beauce aux dernières élections. « Le scrutateur a le droit de poser des questions à la personne. Si la personne n’est pas capable de dire qui elle est et de donner son adresse, par exemple, il ne la fera pas voter. Les scrutateurs ont la responsabilité de vérifier que l’électeur se souvient qu’il existe. » Anne-Marie Nadeau n’est pas rassurée : « on parle tellement de collusion et de malhonnêteté puis de ci et de ça, alors pourquoi aller faire voter des personnes qui ne sont pas conscientes, qui ne sont pas conséquentes de leurs actes? », s’interroge-t-elle.
http://quebec.huffingtonpost.ca/,Radio Canada, 24 mars 2014.