Maltraitance : des liens « non encadrés »
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Une ex-directrice de maison de retraite de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour violences sur personnes vulnérables, ainsi qu’à cinq ans d’interdiction d’exercer une activité en lien avec une maison de retraite. Les maltraitances, qui pourraient avoir concerné jusqu’à treize victimes, avaient été découvertes après une dénonciation venue de l’extérieur. Les enquêteurs avaient notamment trouvé deux résidentes attachées à leur lit par des liens, la procédure n’étant pas encadrée par des prescriptions médicales. L’établissement avait été fermé sur ordre préfectoral.
Dans une maison de retraite de Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy (Meurthe-et-Moselle), une enquête a été ouverte après la découverte de deux personnes âgées atteintes de maladies de type Alzheimer, « les mains attachées » entre elles au moyen de « gants de toilette scotchés à des sparadraps », explique le directeur adjoint. Les faits ont été constatés en flagrance par un médecin et un cadre de santé, après un signalement anonyme. Une des familles a déposé plainte. Deux agents ont été suspendus à titre conservatoire. Le premier est soupçonné d’être à l’origine des maltraitances, le second d’avoir eu connaissance des faits et omis de le signaler à ses supérieurs. Les deux victimes souffrent de « troubles cognitifs importants » : « Elles ne peuvent pas témoigner de quoi que ce soit, elles sont fragiles, nous leur devons la dignité et la protection. C’est quelque chose de normal », commente la direction, qui souligne qu’au cas par cas, l’établissement se réserve la possibilité de mettre en place – sur décision collégiale et en concertation avec les familles – des systèmes visant à maintenir les patients dans leur lit afin de les protéger de chutes ou les empêcher d’enlever leurs changes. « On peut toujours trouver un système qui n’entrave pas les mains, il y a des dispositifs beaucoup plus adaptés, et plus souples ».
AFP, Libération, 27 mai 2014. www.lefigaro.fr, 8 juin 2014.