Que va-t-on « en » faire ?
Société inclusive
« Avec aujourd’hui plus d’un million de cas en France, parce qu’elle fait régresser l’Homme jusqu’à sa plus archaïque bestialité, parce que les gouvernements successifs ont omis leurs promesses, Alzheimer s’apprête à devenir la « maladie du siècle » en Occident. N’oublions pas », écrit Pegah Hosseini, dans le magazine Ever, dans un article illustré par Marina Couso Atalaya (dessin) et Martin Lagardère (photo). L’auteur brosse le portrait sa grand-mère Parvin, iranienne âgée de quatre-vingt-dix ans, exilée en France, un pays « qui lui a offert tant… Et qui aujourd’hui la laisse dépérir de son Alzheimer dans un couloir de la mort Parfois elle sait, souvent elle ignore. Vous l’imaginez souriante et inconsciente, elle est triste et par moments tout à fait gênée. Lorsqu’elle se voit dans un miroir, elle hurle, lorsque nous la lavons, elle se cache, lorsque nous lui parlons, elle décroche et sait que les choses ne tournent pas rond… Elle a toujours donné, à tous, tout le temps, mais aujourd’hui elle nous reprend tout, surtout notre temps. Situation tellement inconfortable des membres de la famille, responsables mais pas coupables, qui finissent pourtant par entrer à leur tour dans la folie du « mais que va-t-on en faire ? », « en » désignant l’indésirable. Celle que l’on ne peut tout le temps supporter, et aussi celle que l’on ne peut abandonner (… ). Son odeur… est passée de l’odeur maternelle ou grand-maternelle, apaisante et rassurante, à l’odeur de celle que l’on ne peut plus sentir ».
http://fr.lemagazineever.com/2012/07/alzheimer/, 6 juillet 2012.